Petite Brasserie Picarde

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Naissance d’un brasseur par voie naturelle

Tout petit déjà, les mystères des boissons fermentées que l’on interdit aux enfants m’intriguaient. Un jour, à l’âge de 2 ans, mes parents me retrouvèrent assis dans une grande flaque de vin rouge qui s’écoulait de la machine à laver : j’avais sorti une bouteille du placard sous l’évier, ôté le bouchon, puis introduit le goulot dans un trou en façade de la machine à maman (Œdipe, quand tu nous tiens…) et versé tout le contenu dedans. Le vin odorant coulait derrière la tôle émaillée et se répandait généreusement au sol sous mes fesses.

Plus grand, mon adolescence à la campagne fut rythmée par la mise en bouteilles chaque année, avec mon père, d’un ou deux gros cubitainers des vins d’Anjou qui accompagnaient les grillades estivales en famille…

Je me souviens de mon premier verre de bière comme si c’était hier. Mes parents m’autorisèrent celui-ci vers 15 ans, à l’apéritif, après une matinée de travail au jardin sous le soleil d’été. Au moment de passer à table, je me lave les mains et là, il me prend un fou-rire en même temps qu’une grande difficulté à me frotter les main sous le robinet : j’avais une fâcheuse tendance à basculer en arrière dès que je lâchais le bord de l’évier…

Je commençais à 17 ans les expériences sur la fermentation alcoolique en glanant de-ci de-là des recettes dans les livres et chez les vieux du pays. Depuis cette époque, tout ou presque y est passé, dans une quête digne d’un moine trappiste : cidre, frênette, pommeau, vins de cerises, de groseilles, de noix, de rhubarbe, de fleurs de pissenlit, de feuilles de pêcher, de fleurs de sureau, de pousses de prunellier, et la bière bien sûr.

La découverte de l’hydromel eût lieu au Salon de l’Agriculture à Paris où nous nous étions rendus avec trois amis. Au premier verre, le goût m’a un peu surpris, mais j’ai fort apprécié le deuxième et je me suis promis d’en percer le secret de fabrication. L’été de mes 18 ans, après quelques petits essais, j’achetais un seau de 20 kg de miel à un apiculteur et fis 60 litres d’hydromel à 17 degrés, élevé plusieurs mois en fût de chêne. Ce fût un délice dont j’ai conservé des bouteilles plus de vingt ans sans dommage.

La bière vint bien plus tard. C’était une boisson mystérieuse, pleine de secrets, pas à la portée du premier vinificateur venu. On n’imagine déjà plus, aujourd’hui, ce qu’était la quête de la fabrication de la bière dans les années 1990, pourtant si proches. Pas d’internet avec ses dizaines de forum où toutes les bases de la fabrication et des schémas d’installations vous sont expliqués dans le détail. Non. J’avais dû chiner chez un libraire un très vieux manuel puis visiter quelques brasseries artisanales en posant des questions indiscrètes aux brasseurs, surtout en Belgique car on n’en comptait encore qu’une vingtaine en France. Puis un jour de 1999, lors d’une visite, un brasseur du Nord encore peu connu (producteur de la Ch’Ti…) accepta de me confier quelques proportions et même, après un échange de courriers, de me vendre 3 kilogrammes de malt et quelques pellets de houblon adressés par la Poste, que je mis en œuvre aussitôt dans une cocotte de cuisine.

Depuis, j’ai brassé régulièrement et j’ai poursuivi ma quête auprès de nombreux brasseurs, parcouru la littérature qui s’est étoffée sur la bière, suivi des formations pour approfondir ce savoir sans fin, tant les possibilités sont infinies en matière de brassage. Entre chaque brassin, j’ai amélioré mon matériel : un brasseur amateur doit aussi être bon bricoleur ! Et chaque année, depuis plus de 10 ans maintenant, le brassin d’octobre est prétexte à une petite fête de la bière à laquelle participent jusqu’à une trentaine d’amis. C’est ainsi que s’est forgée progressivement la pensée d’une brasserie-estaminet, à la rencontre de trois idées qui me motivent : mon désir de faire vivre l’ancienne ferme que je réhabilite dans le respect de l’architecture paysanne locale, mon intérêt pour la culture et l’histoire de ma Picardie natale, et enfin ma passion pour la fabrication de boissons fermentées depuis plus de trente ans. Le succès de ma bière auprès de mes amis et le contexte favorable au fleurissement des brasseries artisanales en France depuis une dizaine d’années ont achevé de me décider.

C’est un pur bonheur pour moi de pouvoir vous faire partager le fruit de mes passions.

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